PARIS DES FEMMES

Du lever au coucher du soleil, une journée dans la vie d’un couple de nonagénaires. Lui, un artiste habité par son travail ; elle, sa moitié et soutien de toujours, la mémoire grignotée par la maladie. Entre eux, c’est l’amour fou. Mais le comportement fantasque de Margot soumet Jacques à des épreuves inédites. Des sentiments enfouis remontent à la surface, des inversions de rôle s’imposent, ainsi qu’une mise au point salutaire... Dans ce huis clos tragi-comique, s’aimer à la folie, contre vents et marées, demeure leur unique boussole.

Mon premier sourire ma fusion ma force ma joie mes espoirs ma lumière ma foi dans ce monde, mon frère. Nous avions deux ans d’écart. Un jour il est devenu différent ou… j’ai compris qu’il était différent. Sa lumière s’est éteinte. Ingénieur à vingt-deux ans. Une vie à côté de la vie. Un voyage. Aimer et se perdre à la folie.

Dans le métro, un homme aborde une femme. Il lui parle comme à une ancienne amante. Elle ne le reconnaît pas. Sous terre, un dialogue s’engage, entre la mémoire et l’oubli, entre celui qui se souvient trop et celle qui ne se souvient plus. Jusqu’où peut-on aimer, à la folie, quand l’un des deux n’en garde aucune trace ?

Depuis que le monde se raconte, dans les écrits comme dans les images, le sentiment amoureux façonne inexorablement les récits collectifs et intimes de l’humanité.

Des femmes artistes ont justement choisi de faire de l’amour, cette expérience brute, incarnée, passionnée et parfois douloureuse, le moteur et le matériau de leur création.

De l’incandescence du désir à l’extase charnelle, de la violence d’un bonheur exalté à la douleur de sa fuite tragique, ces artistes ont vécu et traduit l’amour en œuvres plastiques, motivées par une force irrésistible, un tourbillon, une souffrance ou une renaissance.

Voyageons à travers les siècles et les formes pour observer comment ces créatrices ont porté l’amour « à la folie », l’ont sculpté, peint, crié ou exorcisé. Rougissons ensemble devant l’œuvre brûlante du sentiment amoureux, la rencontre de l’esprit, du cœur, du corps et de l’art, au féminin.

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Une femme converse avec un ami. Dans quelques semaines, elle devra quitter l’appartement qu’elle occupait depuis trente ans : l’immeuble, qui a cinq siècles, est en train de s’effondrer. L’ami veut convaincre la femme que c’est une chance ; elle n’y voit qu'un arrachement. De quelles blessures, de quels souvenirs, de quelles peurs se nourrit le chagrin de quitter un lieu qu’on a aimé à la folie ?

Anne se rend régulièrement chez son psychanalyste malgré la fatigue liée à la maladie qui l’emporte. C’est la dernière séance, celle de la dernière chance. Outre sa vie qu’elle passe en revue, Anne parle de son étrange lien avec ce psy. Elle l’aime à la folie, consciente qu’il prend la place de ceux qui ne sont plus là et le déteste à la folie. Jeanne, sa fille, surgit, s’indigne, interpelle, ce psy qui ne répond jamais aux questions que lui pose sa mère. Et si tout ceci n’était que le fruit de l’imagination fertile de Jeanne ?

Tout pour elle est à la folie ! Où il n’y a pas de folie, il n’y a pas la vie ! Femme d’abord, n’est-ce pas que toutes sont des femmes fatales, dans l’excès extrême, dans la banalité quotidienne entre, accouchements et amour fou, entre rêves de conquêtes, courses, et cuisine, entre couches et coucher, entre victoires et défaites, la vie à la folie rode.

Abigail Assor est née à Casablanca en 1990. Elle est l'autrice d'Aussi riche que le roi (Gallimard, 2021), prix Françoise Sagan 2022 et Folio-Elle 2023. Son deuxième roman, La Nuit de David (Gallimard, 2024), a obtenu le prix Alain Spiess du deuxième roman 2024 et le prix Version Femina 2025. Elle vit et travaille à Paris.

Au théâtre, Marianne Basler a joué sous la direction de Jacques Lassalle (Andromaque, Le Misanthrope…), Brigitte Jacques, Marcel Maréchal, Gérard Desarthe, Jean-Louis Martinelli, Niels Arestrup ou Laurent Frechuret. Nominée aux Molières comme meilleure comédienne pour Trahison de Pinter, elle a reçu en 1999 le Prix de la critique pour Le Misanthrope, ainsi que le Prix Suzanne Bianchetti.

Elle a adapté et mis en scène deux textes d’Annie Ernaux, L’Autre fille et L’Événement (Théâtre de l’Atelier, 2024-2025). Au cinéma, elle a tourné, entre autres, avec Jacques Rivette, Paul Vecchiali, Brigitte Roüan, Christian Petzold, Woody Allen, Jalil Lespert, Maïwenn… En 2025, elle sera à l’affiche de Aux jours qui viennent, Une place pour Pierrot, Poupée et Le Procès de Bobigny. Elle a également joué dans de nombreux téléfilms, dont récemment la série Anthracite pour Netflix.
Elle a étudié à l’ULB et suivi la formation continue de la Fémis. Elle réalise également des courts métrages.

Rim Battal est poétesse. Après des études de journalisme, elle se consacre à l'écriture et à la photographie, devenant l'une des figures d'une nouvelle génération de poètes. Elle a notamment publié vingt poèmes et des poussières (Lanskine, 2015), et aux éditions le Castor Astral Les Quatrains de l'all inclusive (2021), L'eau du bain (2024), ou encore X et excès (2024). Je me regarderai dans les yeux est son premier roman (Bayard, 2025).

Hélène Gestern, enseignante et chercheuse à Nancy, est l’autrice de six romans ainsi que de plusieurs essais et textes autobiographiques. Son premier livre, Eux sur la photo (Arléa, 2011), a rencontré un large succès de librairie et a été lauréat de nombreux prix littéraires. Lauréate des prix RTL-Lire et Relay pour 555 (Grasset, 2022), elle a publié depuis Cézembre (Grasset, 2024) et, plus récemment, Toi (Seuil, 2025). Ses ouvrages sont traduits dans plusieurs langues, dont l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien. 

Née en mai 68, Anne Goscinny, titulaire d’un DEA de littérature comparée, est écrivaine. Fille unique de René Goscinny, elle œuvre à la transmission de l’œuvre de son père, aux côtés des co-créateurs d’Astérix, du Petit Nicolas, d’Iznogoud et de Lucky Luke. En 2004, elle fonde avec Aymar du Chatenet, IMAV éditions, qui publie notamment les Histoires inédites du Petit Nicolas.
Romancière, elle a signé huit ouvrages, dont le dernier, Mille façons d’aimer (Grasset, 2024).

Elle est aussi l’autrice de la série jeunesse à succès Le monde de Lucrèce (Gallimard), dont le onzième volume paraîtra en 2026.
Elle a écrit le texte de la chanson Lettre à Olivier pour Serge Reggiani et coécrit le film d’animation Le Petit Nicolas – Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? récompensé à Cannes, Annecy et au Prix Lumières à Lyon.

Camille Kouchner est autrice et maîtresse de conférences à l’Université. Son récit, La Familia Grande, a paru aux Éditions du Seuil, en 2021, suivi en 2025 d’Immortels, son premier roman.

Née dans le New Jersey et importée en France depuis son mariage avec un niçois, Susie Morgenstern a écrit près de 160 livres pour la jeunesse, en français, principalement publiés à l’École des loisirs, récompensés par de nombreux prix et traduits dans une vingtaine de langues (La Sixième, Lettres d’amour de 0 à 10, Confessions d’une grosse patate…).
Elle a aussi publié quelques romans pour la vieillesse, dont les plus récents, en 2025, Sandie à Brides-les-Bains (Eyrolles) et Cœur de cochon (J.-C. Lattès).
Professeure à l’Université de Nice le jour, elle écrivait la nuit. Mère, grand-mère et arrière-grand-mère, elle avoue qu’elle aurait bien aimé être une femme fatale.

Née en 1971 dans les plaines de la Beauce, Gaëlle Obiégly a étudié l’histoire de l’art et le russe. Elle vit et travaille à Paris. Elle a publié une douzaine de livres dont, plus récemment, Sans valeur (Bayard, 2024).

Vanessa Springora est écrivaine et éditrice. Révélée par Le Consentement (Grasset, 2020), un récit autobiographique qui a bouleversé la société française, elle poursuit sa démarche introspective avec Patronyme (Grasset, 2025) en interrogeant les zones d’ombre de son héritage paternel. Elle dirige aujourd’hui chez Julliard la collection Fauteuse de trouble, dédiée aux voix féministes actuelles.